Formations aux métiers du nucléaire à Lyon 1 : regards d’étudiants
L’Université Lyon 1 propose deux formations préparant aux métiers de l’industrie nucléaire : la Licence Professionnelle « Radioprotection, Démantèlement et Déchets nucléaires : chargé de projets » (RD2) et le Master « SYnthèse, VIeillissement et Caractérisation des matériaux pour le nucléaire et les énergies nouvelles » (SYVIC). Jeudi 27 mai 2021, ces formations ont fait l’objet d’une signature de convention de partenariat entre Lyon 1 et EDF*. À cette occasion, Antoine, Arthur et Thomas, étudiants en L Pro RD2 et Master SYVIC, partagent leurs impressions sur ces formations.
Former aux grands enjeux de l’industrie nucléaire
La licence professionnelle RD2 et le master SYVIC proposés par Lyon 1 visent à former les acteurs de la filière nucléaire de demain :
• La Licence Professionnelle « Radioprotection, Démantèlement et Déchets nucléaires : chargé de projets » (RD2) forme en un an de futurs spécialistes de la radioprotection, du démantèlement des installations nucléaires et de la gestion des déchets nucléaires (formation en alternance).
• Le Master « SYnthèse, VIeillissement et Caractérisation des matériaux pour le nucléaire et les énergies nouvelles » (SYVIC) prépare les jeunes professionnels aux grands enjeux « matériaux » de l'industrie nucléaire. Les matériaux concernés sont utilisés dans le cadre de la gestion des déchets de la filière ou pour les réacteurs nucléaires de fission (actuels et futurs) ou de fusion (Projet ITER). La formation s’intéresse également à la place des énergies nouvelles dans le mix énergétique.
Ces formations offrent aux étudiantes et étudiants l’opportunité d’effectuer une alternance ou un stage en entreprise, au sein du groupe EDF notamment. La convention de partenariat signée entre Lyon 1 et EDF (Direction des Projets Déconstruction et Déchets) permettra de faciliter la mise à disposition d’experts d’EDF pour participer à la formation et au développement des connaissances des étudiants. Elle acte et renforce une collaboration historique entre EDF et l’Université. Cette convention illustre également le rapprochement du monde de l'entreprise et de l'université afin de favoriser la formation et l'insertion professionnelle des étudiants.
Arthur et Antoine nous parlent de la Licence Professionnelle RD2
Etudiant à Lyon 1, Arthur Courtial est inscrit en Licence Professionnelle RD2. Son BAC S option Mathématiques en poche, il s’est orienté vers un DUT Mesures Physiques à Grenoble avant de rejoindre l’Université Lyon 1. Avant la Licence Pro RD2, Antoine Chalandre a quant à lui effectué un DUT Hygiène Sécurité et Environnement à Bron. Arthur et Antoine réalisent leur alternance au sein du groupe EDF, sur le Centre Nucléaire de Production d'Électricité du Bugey pour Antoine et sur celui de Cruas, au service prévention des risques, pour Arthur.
Nous les avons interrogés pour recueillir leurs impressions sur la formation.
Antoine Courtial, étudiant en Licence Pro RD2
Pour quelles raisons avez-vous choisi la Licence Pro RD2 ?
Arthur : « Le milieu du nucléaire était mystérieux et très intriguant. Je suis de Montélimar une ville dans la vallée du Rhône où grand nombre de réacteurs sont en exploitation ainsi que d’autres instituts du nucléaire. Le nucléaire est aussi selon moi une source infinie d’opportunités et d’avenirs, en effet grand nombre de métiers sont requis pour l’exploitation et la maintenance des installations nucléaires ».
Antoine : « Suite à un stage au sein du SDMIS 69, j’ai découvert la radioprotection cela m’a tout de suite intéressé. De plus, l’industrie nucléaire est un domaine qui m’attire depuis toujours. L’un des atouts de cette formation est de proposer la formation Personne compétente en radioprotection (PCR) niveau 3. L’ensemble de ces éléments a confirmé mon envie de venir dans cette licence ».
Recommanderiez-vous cette formation à un autre étudiant ? Pour quelles raisons ?
Arthur : « Je recommande cette formation à 100%, les intervenants, les professeurs ainsi que notre formateur PCR font preuve d’une excellente pédagogie. Je sors grandi de cette licence grâce à cela ainsi qu’à l’alternance. Les habilitations (PCR et SAS) et les débouchés constituent également les atouts de la formation ».
Antoine : « Oui, pour ma part cela est déjà fait puisque deux personnes de mon ancien DUT se sont déjà inscrites dans cette licence pro pour la rentrée prochaine. Pour moi, l’alternance est un véritable atout. Cela permet de développer nos compétences professionnelles en disposant en parallèle d’apports théoriques solides. Les formations proposées au cours de la licence sont intéressantes et pertinentes ».
Que pensez-vous des travaux pratiques ?
Arthur : « Les travaux pratiques sont bien encadrés, nous avons eu la chance malgré la COVID 19 de pouvoir faire des manipulations. L’ensemble des points abordés durant les travaux pratiques sont essentiels et utiles pour la compréhension des phénomènes induits par la radioactivité ».
Antoine : « Les travaux pratiques sont pertinents et intéressants. La manipulation d’appareils de mesures est très importante cela permet d’appliquer les cours théoriques sur le terrain ».
À l’issue de cette formation, quels sont vos projets ?
Arthur : « Au début de ma formation, je souhaitais me lancer dans la vie active, mais cela a évolué grâce notamment à mon tuteur EDF et aux cours enseignés durant la licence professionnelle. Les cours sur le nucléaire sont tellement intéressants que j’ai envie d’en savoir plus. Mon tuteur EDF ma beaucoup aidé pour mon avenir professionnel en m’apprenant le métier de technicien et d’ingénieur. J’ai postulé pour le Master de Sûreté nucléaire ainsi qu’auprès de l’école d’ingénieurs ISTP en génie des installations nucléaires (je suis admis aux deux). L’alternance m’a permis en interne d’obtenir une autre alternance sur trois ans pour intégrer l’école d’ingénieurs, dans le même service et avec le même tuteur que cette année ».
Antoine : « Je compte poursuivre mes études en Master dans les domaines de la sécurité et radioprotection ».
Quel métier souhaiteriez-vous exercer par la suite ? Considérez-vous que la Licence Pro RD2 vous a bien préparé à la réalisation de ce métier ?
Arthur : « Ingénieur radioprotection ou Ingénieur combustible au sein d’entreprises telles que EDF, le CEA, Naval Group et FRAMATOM. La licence permet parfaitement la réalisation de ce métier, il est important pour moi de connaître le métier de technicien avant de réaliser le métier d’ingénieur.
De plus des offres d’emploi sont envoyées par notre responsable de scolarité Nathalie MILLARD-PINARD. Concernant mon alternance, l’entreprise EDF m’a beaucoup aidé pour la construction de mon avenir professionnel, l’accompagnement pendant mon alternance est irréprochable, l’équipe de techniciens que j’ai intégrée est super. Je recommande EDF pour chaque alternant d’un point de vue accompagnement, moral et financier ».
Antoine : « Je souhaiterais être ingénieur radioprotection et/ou sécurité. En ce qui concerne mon poste actuel oui, la licence est en adéquation avec la préparation à ce métier ».
Thomas nous parle du Master SYVIC
Après son bac scientifique spécialité Physique-Chimie, Thomas Michel obtient une Licence de Physique à l’Université Savoie Mont Blanc près de Chambéry. De nature très curieuse, il suit également des formations secondaires en Géographie et Géologie, domaines qui l’intéressaient particulièrement lors de ses années de lycée. Aujourd’hui, il termine son année de Master SYVIC à Lyon 1 et effectue son stage chez EDF dans l’entité DP2D (Direction Projets Déconstruction et Déchets) au sein du groupe PRD (Procédés et Référentiel de Démantèlement) dans le 6e arrondissement lyonnais. Comme Arthur et Antoine, Thomas a accepté de nous parler de son année de Master et de ses projets futurs.
Thomas Michel, étudiant en Master SYVIC
Pour quelles raisons avez-vous choisi le Master SYVIC ?
« Lors de mes années de Licence, j’ai pris goût au domaine du nucléaire. C’est donc tout naturellement que j’ai identifié le Master SYVIC car il est à la fois professionnalisant et orienté vers la recherche universitaire. Je cherchais particulièrement une formation « hybride » pour construire mon projet professionnel en ayant toutes les cartes en main et prendre une décision. De plus, je suis très attaché à la ville de Lyon et évoluer dans ce cadre me donne beaucoup de motivation ».
Recommanderiez-vous cette formation à un autre étudiant ? Pour quelles raisons ?
« Bien que le Master soit porté en priorité sur les matériaux du nucléaire, la gamme des sujets abordés est très large. La formation couvre la totalité du domaine du nucléaire, de la fabrication du combustible jusqu’à la gestion des déchets et le démantèlement des installations. Chacun peut y trouver sa voie ».
Que pensez-vous des travaux pratiques?
« Au cours de la formation, particulièrement en 2e année de Master, les travaux pratiques sont surtout orientés vers les méthodes d’analyse des matériaux avec des séances sur du matériel impressionnant notamment en microscopie électronique et plusieurs techniques de spectrométrie de masse. De plus, nous suivons des enseignements informatiques sur des outils de simulation permettant de créer des liens avec les enseignements théoriques. Malgré la situation sanitaire actuelle, nous avons quand même pu suivre la grande majorité des travaux pratiques prévus.
Les cours théoriques, quant à eux, sont très complets et précis. L’équipe pédagogique est disponible, impliquée et la proximité entre étudiants et enseignants est plaisante. Ils permettent de se familiariser avec toutes les spécificités du nucléaire, ses contraintes, ses avantages et même l’aspect juridique qui y est omniprésent et très particulier.
Le Master propose également une quantité de conférences impressionnante avec de grands acteurs du nucléaire (EDF, Framatome, ANDRA, SFEN…) donnant des visions différentes et permettant d’appréhender correctement les enjeux actuels. Les interactions permettent d’identifier les meilleures structures correspondant à son projet professionnel ».
Parlez-nous de votre stage au sein du groupe EDF ?
« Je suis chargé d’organiser une campagne d’essai complète concernant des procédés d’assainissement** des structures génie civil dans le cadre de la déconstruction des installations nucléaires. Je suis responsable de l’entièreté du processus, de la création du protocole d’essais jusqu’au traitement des données en passant par la rédaction du cahier des charges et la phase achat (choix de l’entreprise réalisant les essais en fonction d’un budget déterminé, de ses compétences et de sa disponibilité). L’objectif global est d’améliorer les modèles d’estimation des temps de réalisation des chantiers d’assainissement ».
À l’issue de cette formation, quels sont vos projets ?
« Depuis le début de mon Master, mon objectif était de me lancer dans la vie active dès l’obtention du diplôme. Cela fait parti des raisons pour lesquelles je me suis orienté vers le Master SYVIC car il le permet ».
Quel métier souhaiteriez-vous exercer par la suite ? Considérez-vous que le Master SYVIC vous a bien préparé à la réalisation de ce métier ?
« Je suis particulièrement intéressé par l’ingénierie dans les domaines de la radioprotection, du démantèlement et de la gestion des déchets nucléaires. L’assainissement en lui-même n’est pas abordé au cours de la formation mais les éléments théoriques donnés permettent de se familiariser rapidement et facilement à ce domaine. Pour tous les autres aspects du nucléaire, le Master est véritablement complet et très formateur, tant au niveau humain que théorique et pratique ».
* Direction des Projets Déconstruction et Déchets (DP2D) d’EDF
** L’assainissement dans le nucléaire est le retrait des surfaces présentant une activité radiologique afin de les traiter dans une filière déchets spécifique tout en conservant l’intégrité de la structure.
Responsable de la Licence Professionnelle RD2 et du Master SYVIC :
Nathalie Millard-Pinard
Mail : n.millard@ip2i.in2p3.fr
En savoir plus :
- Sur la Licence Pro RD2
- Sur le Master SYVIC
- Sur la convention de partenariat Lyon 1 - EDF
Propos recueillis par Anna Thibeau – Direction de la communication Université Lyon 1
Crédit photos : Eric Le Roux – Direction de la communication Université Lyon 1