Salomé, étudiante en ergothérapie et sportive de haut-niveau en escalade
A 21 ans, Salomé Romain est à la fois étudiante à l’Institut des Sciences et Techniques de la Réadaptation (ISTR) et membre de l’équipe de France d’escalade. Elle nous parle de son quotidien partagé entre études, entraînements et compétitions.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis étudiante en deuxième année d'ergothérapie à l’Institut des Sciences et Techniques de la Réadaptation de l'Université Lyon 1. En parallèle, je suis également sportive de haut-niveau (SHN) en escalade et donc membre de l'équipe de France de la discipline de difficulté. Je vis et je m'entraîne tous les jours au Pôle France de Voiron (à 90 km de Lyon).
L'entrée en école d'ergothérapie à Lyon se fait normalement soit via la première année de médecine, soit via un dossier et un entretien. Pour moi le chemin a été encore différent, j'ai accédé à la formation grâce à une "dérogation SHN". C'est un dossier reposant sur les motivations, les résultats sportifs et les résultats scolaires consulté lors d'une commission ministérielle. Cette passerelle est très sélective : à Lyon il n'y avait qu'une seule place pour tous les sportifs de haut-niveau, tous sports confondus.
Pourquoi avoir choisi de faire des études d’ergothérapie ?
Le choix de l'ergothérapie m'est venu assez jeune, lors du stage de découverte de 3ème au collège. J'ai toujours été très intéressée par le milieu médical ! Des envies de chirurgienne, de pédiatre ou encore de médecin spécialiste m'ont traversé l'esprit mais études de médecine et sport de haut-niveau sont difficilement compatibles. J'ai donc découvert l'ergothérapie vers 15 ans et effectué plusieurs stages d'observation pour me conforter dans mon choix. C'est un métier vraiment riche et passionnant. A la sortie du baccalauréat, j'ai tout mis en œuvre pour entrer dans une école proche de mon lieu d'entraînement. Par chance, l'ISTR faisait partie des écoles accueillant un SHN.
Comment articulez-vous vos études avec votre quotidien de sportive de haut-niveau ?
Afin de concilier carrière sportive et études, je réalise chaque année scolaire en deux ans. La formation d'ergothérapie initialement prévue en 3 ans durera ainsi 6 ans pour moi. Cela me permet d'avoir du temps pour l'entraînement et les compétitions tout en assumant le travail scolaire à réaliser. Avant le début de l’année scolaire, je choisi un certain nombre de matières que je vais suivre durant l'année. Les matières restantes sont pour l'année suivante. Cela demande :
- une bonne organisation et de l’anticipation,
- de la confiance de la part de l'ISTR,
- de l'investissement et du soutien.
Toutes mes journées sont planifiées à l'avance, plusieurs mois à l'avance même. J'ai la chance d'être assez libre dans mon organisation et d'être soutenue par mon enseignant tuteur et le directeur du Département d'Ergothérapie. Les étudiants de la promotion sont très compréhensifs et m'aident souvent pour les cours. Je suis vraiment très bien intégrée dans cette formation, ce qui est vraiment agréable. Les trajets me prennent beaucoup de temps et demandent un gros effort financier mais je prends un vrai plaisir à venir suivre les cours et voir mes amis de la formation.
Auriez-vous des conseils pour les étudiants pratiquant un sport de haut niveau en parallèle de leurs études ?
Si je peux donner un conseil pour tous les autres SHN : je pense que poursuivre sa passion et ses études en même temps est tout à fait possible. Il suffit d'être organisé et soutenu par son université comme j'en ai la chance. Cette "double vie" est une expérience très enrichissante et je souhaite à tout le monde de pouvoir la vivre un jour ! Profitez de cette chance incroyable que nous avons... Personnellement, je n'échangerais cela pour rien au monde :)
© Rémi Fabregue/FFME
Je remercie l'ISTR, l'université Claude Bernard Lyon 1, le directeur du Département d'Ergothérapie, mon enseignant référant et tous les autres enseignants d'ergothérapie pour leur soutien dans ce beau projet !
Découvrez "Au-delà du mur", le film réalisé sur le parcours de Salomé et son quotidien qui allie entraînements, compétitions, études...
Photo de couverture : © Rémi Fabregue
Merci à Salomé ROMAIN pour son témoignage.
Si vous êtes aussi SHN et étudiant, sachez que vous pouvez faire reconnaître votre statut auprès de l'Université.
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